lundi 14 mars 2016

Cote d'Ivoire - Attentat

“Les attaques terroristes qui ont fait des dizaines de morts ces derniers mois au Mali[en novembre], et au Burkina Faso [en janvier], ont brouillé la tâche des pays d’Afrique de l’Ouest en matière de sécurité face à la menace djihadiste”, écrit The Guardian, après l’attentat qui a frappé Grand-Bassam, dimanche 13 mars, et qui aurait fait au moins 12 morts dont un enfant de 5 ans et quatre étrangers selon un bilan provisoire.
D’après les premiers témoignages cités par le Daily Telegraph, deux à quatre hommes lourdement armés auraient investi dimanche la plage de l’hôtel l’Etoile du sud, un lieu prisé des expatriés, en criant “Allahu Akbar” et en tirant sur la foule. Cité historique, Grand-Bassam est une station balnéaire réputée en Côte d’Ivoire, très fréquentée les week-end par les habitants d’Abidjan et les touristes.
Selon le Guardian, plusieurs analystes avaient récemment mis en garde contre un risque d’attaques de groupes islamistes en Côte d’Ivoire et au Sénégal. Dimanche soir, l’attentat n’avait pas été revendiqué.

mardi 8 mars 2016

Cameroun - Le dossier de l’armée francaise en Afrique



Que fait l’armée française en Afrique ? , c’est le titre du dernier “ Dossier noir ” de l’association Survie paru aux éditions Agone. Un dossier on ne peut plus actuel. Rencontre avec son auteur, Raphaël Granvaud, qui revient sur certaines questions abordées dans ce dossier. 


La troisième partie de votre livre s’intitule “la réhabilitation du colonial”, j’ai ressenti un vrai malaise à sa lecture. Je ne savais pas que l’armée française, du moins les forces spéciales opérant en Afrique, étaient travaillées à ce point par la nostalgie du colonialisme. Je me demande s’il ne faut pas voir dans la forte implication militaire française en Afrique, au-delà des enjeux économiques et géopolitiques, une manifestation de puissance. Comme si la France n’avait toujours pas digéré les indépendances africaines, comme si elle ne pouvait renoncer à être une “plus grande France” (formule qui désignait l’empire français)… 

Les hommes politiques le revendiquent très clairement, qu’il s’agisse de Mitterrand, de Chirac ou de Sarkozy, on retrouve toujours dans leurs discours l’idée que “la France doit garder son rang dans le monde”. On sent bien que c’est l’argument qui légitime le maintien de cette présence militaire en Afrique. Bien sûr cette présence offre de nombreux avantages : elle conditionne, dans une large mesure, la possibilité d’entretenir des situations de monopole économique dans certains pays et de surveiller des ressources stratégiques. 

D’ailleurs certains régimes africains comme ceux du Tchad ou de la Centrafrique ne tiennent que par la force des armes, que par le soutien de l’armée française. 

Depuis les indépendances, le prétexte majeur du maintien de la présence militaire française c’est de défendre les pays africains, avec lesquels on a passé des accords militaires, contre des agressions extérieures. Dans les faits, il n’y a quasiment jamais eu d’agressions extérieures, l’armée française n’a servi qu’à gérer les problèmes internes à des régimes confrontés à des rébellions armées ou à des mouvements populaires. 

Le plus souvent, les armées des Etats africains postcoloniaux se comportent vis-à-vis de leurs propres populations comme des armées d’occupation. Leurs forces armées sont conçues avant tout pour répondre au péril de l’ “ennemi intérieur” et non à celui d’une agression extérieure. Vos analyses montrent clairement la responsabilité de la France dans cet état de choses. 

Absolument, ça faisait partie du kit théorique doctrinal qui a été inculqué aux officiers africains formés dans les écoles militaires françaises. Il faut rappeler qu’au moment des indépendances, les armées africaines sont créées de toute pièce : elles constituent alors une sorte de prolongement de l’armée coloniale française. Les armées africaines sont des filiales de l’armée française, elles sont structurées sur le même modèle, formées à partir de la même idéologie : la doctrine militaire de la “guerre révolutionnaire”, de la “contre-insurrection” qui veut que le rôle principal de l’armée soit le “contrôle de la population”. Mais pour les armées africaines, il ne s’agit pas du contrôle d’une population étrangère comme dans le cas de l’armée française en Algérie. La mission des militaires africains est de contrôler leurs propres populations, mais avec les mêmes méthodes que l’armée française a employées dans ses guerres coloniales. C’est ce qui s’est passé au Cameroun, au moment de l’indépendance, dans la guerre sanglante menée contre les maquis de l’UPC (Union des Populations du Cameroun). Dans le cas du Rwanda, le chercheur Gabriel Périès a retrouvé des mémoires d’officiers rwandais, formés en France dans les années 80-90, dans lesquels on retrouve cette obsession de lutter contre l’ennemi intérieur, de mettre en œuvre des tactiques contre-insurrectionnelles. Menée à son terme, la logique du “ contrôle de la population ” conduit au génocide… 

En dressant la généalogie de la guerre contre-insurrectionnelle, votre livre souligne les continuités et similitudes qui existent entre guerres coloniales d’Indochine et d’Algérie et guerres postcoloniales du Cameroun (une guerre occultée) et du Rwanda. 

Je n’ai fait que rapporter des travaux qui existent sur le sujet. Officiellement, depuis la fin de la guerre d’Algérie, ces théories contre-insurrectionnelles sont remisées et des méthodes comme la torture ou la guerre psychologique proscrites. Dans les faits, il y a eu une première vague d’exportation des tactiques anti-subversives françaises à destination des dictatures sud-américaines : des gens comme le général Aussaresse (connu pour ses révélations sur l’usage systématique de la torture en Algérie) ont pu ainsi continuer à transmettre leur “ savoir-faire ”… Puis ce savoir-faire anti-insurrectionnel a été recyclé en Afrique francophone pour gérer les indépendances et la période post-indépendance. Moi, ce que j’ai essayé de montrer, c’est que cette tradition de la “guerre révolutionnaire” se poursuit aujourd’hui, de façon plus subtile. Quand on lit les publications militaires contemporaines, on retrouve des références à des gens comme Trinquier (théoricien principal de la “guerre contre-insurrectionnelle”), mais aussi des références aux techniques de conquête coloniale de Liautey ou de Gallieni (guerres coloniales de “pacification” fin 19ème – début 20ème siècle) ; des stratèges qui reviennent au goût du jour quand il s’agit de penser des situations de conflit comme celles de l’Afghanistan ou de la Côte d’ivoire. 

Sur le plan des savoir-faire et des discours, l’armée française entretient donc un rapport intime avec son histoire coloniale. Y a-t-il une spécificité de l’armée française de ce point de vue là ? 

Les militaires français considèrent qu’il y a une tradition culturelle française plus forte que celle des anglo-saxons sur le plan du contact avec les populations. L’armée française prétend détenir un vrai savoir-faire lui permettant de mieux se faire accepter en tant qu’armée d’occupation. C’est la question du “contrôle des populations”. Pour les militaires français, il ne faut pas faire comme les Américains qui arrivent, militairement par la force, et qui ensuite se barricadent. L’armée française se flatte d’être capable d’agir de manière psychologique, en menant des opérations “civilo-militaires” pour faire accepter auprès des populations civiles la présence des militaires. Toujours avec cette idée, qui remonte à l’Indochine, qu’on va pouvoir séparer dans la population le bon grain de l’ivraie, et couper les rébellions de leurs bases populaires. 

L’armée française a-t-elle recours à des savoirs de type ethnologique dans son approche des populations des pays occupés ? 

Quand on gratte un peu, on retombe toujours sur une espèce de prêt à penser, directement issu de la période coloniale. Les forces spéciales françaises sont sensées, en plus d’un savoir-faire proprement militaire, posséder un savoir culturel, ethnologique qui les rendrait plus à même d’opérer dans certaines zones géographiques du monde, en particulier en Afrique. Ces savoirs “culturalistes” reposent sur des conceptions complètement dépassées d’un point de vue universitaire. Quand on lit des interventions d’officiers dans des colloques, on trouve des choses absolument ahurissantes comme : “la présence de l’armée française est nécessaire parce que les Africains ont du mal à se projeter dans l’avenir”. Les mêmes clichés éculés qui émaillaient le discours de Dakar de Sarkozy : ce vieux fond colonial qui prétend être une connaissance permettant une intervention sur des populations. 

Revenons sur le cas du Cameroun, le premier pays africain, en 1960, à accéder à l’indépendance (le 1er janvier). Du milieu des années 50 au début des années 70, il s’est produit une véritable guerre dans ce pays : des dizaines de milliers de morts, plus de 100 000 selon certaines sources. Cette guerre menée contre l’UPC par un régime à la solde de la France relève-t-elle, elle aussi, de la guerre “anti-insurrectionnelle” ? 

Le chercheur Gabriel Périès a montré récemment comment les dispositifs mis en place en Algérie ont été décalqués au Cameroun à la même époque (2). Le quadrillage des territoires, la torture à grande échelle, la déportation des populations, la politique de la terre brûlée, tout ce qui se faisait en Algérie a été repris tel quel au Cameroun. Il faut signaler sur le sujet l’excellent documentaire “Autopsie d’une indépendance” (3) dans lequel on peut entendre Mesmer déclarer à propos des bombardements des villages au napalm que “ce n’est pas important”. Ce sont des choses qui, ces dernières années, commencent à remonter à la surface. 

Cela remet donc complètement en question le mythe d’une “décolonisation douce”… 

La “ décolonisation en douceur ” reste la version officielle si l’on se réfère aux programmes scolaires en histoire au collège ou au lycée. Un des enjeux de l’étude de la décolonisation c’est de montrer qu’il y a eu, d’un côté, une décolonisation 

ESPACE PUBLICITAIRE 

violente, celle de l’Algérie et, de l’autre, une décolonisation qualifiée de pacifique, de “douce”. Les cas du Cameroun et de Madagascar suffisent à montrer que c’est un mythe complet : le mythe des indépendances en douceur préparées par Deferre et de Gaulle après la conférence de Brazzaville en 46. Dans les faits, tout ce qui a été concédé par la France l’a été contre le gré de la métropole, souvent après des tentatives désespérées de reprise en main violentes. Cela s’est accompagné d’un processus d’élimination des mouvements indépendantistes et de leurs leaders, mais aussi de la promotion d’hommes politiques à la dévotion des intérêts français. Dans l’après-guerre, il y a eu une émergence de mouvements indépendantistes, autonomistes, progressistes, révolutionnaires, un vent d’espoir irrésistible : il y avait des idéologies variées qui mobilisaient les populations, et ces mouvements ont été étouffés, brisés, parfois, comme dans le cas du Cameroun, complètement éradiqués. Il y a donc eu une longue période où les populations africaines ont été orphelines d’un certain nombre de mouvements et de leaders. Ça commence à renaître maintenant avec les mouvements sociaux africains et les contre-sommets où la question de la domination néocoloniale est au centre des préoccupations de la société civile ; qu’il s’agisse de la présence française ou de systèmes plus mondialisés comme la dette et les politiques imposées par le FMI et la Banque Mondiale. 

Revenons à l’armée française. Dans votre livre vous mentionnez un “détail” qui fait froid dans le dos : les troupes de marine sont toujours surnommées la “Coloniale”… 

Les questions de tradition et d’identité sont des questions extrêmement fortes, en particulier dans les forces spéciales, dans cette composante de l’armée française issue de l’armée coloniale. Les troupes de marine sont extrêmement fières de leur passé colonial, elles en revendiquent l’esprit et les méthodes. Les prises d’armes comme les éditoriaux de leur revue L’Ancre d’or continuent à se clôturer sur ces mots “ Et, au nom de Dieu, vive la Coloniale ! ” 

Et j’imagine qu’on retrouve souvent ces troupes de marine dans les opérations françaises menées en terre africaine. 

Elles composent en effet la majeure partie des forces spéciales auxquelles on fait appel lors des opérations sensibles : des opérations “coups de poing”, des opérations à forte teneur en renseignement. On les retrouve également dans les opérations européennes (EUFOR). Lors de la première d’entre elles, en République Démocratique du Congo, en 2003, la France s’était flattée d’avoir inculqué un certain nombre de méthodes à des forces militaires européennes, en particulier aux forces spéciales suédoises. Depuis on se demande quelles méthodes puisque parmi ces forces suédoises, certains militaires s’étaient plaints auprès de leur hiérarchie d’avoir eu à subir la vision d’actes de torture pratiqués par des militaires français sur des congolais. Ca a fait beaucoup de bruit en Suède, beaucoup moins en France… 

Est-ce qu’il y a un contrôle du Parlement français sur les opérations militaires menées en Afrique ? 

Théoriquement, depuis la modification constitutionnelle opérée à l’été 2008, il y a un droit de regard du parlement sur les opérations extérieures, mais un droit extrêmement limité. Les députés ont le droit d’être informé d’une opération extérieure dans les 3 jours après son déclenchement, ils restent donc mis devant le fait accompli. Le parlement ne possède un pouvoir de contrôle que sur les opérations lourdes de plus de 4 mois (qui ne représentent qu’une petite partie des opérations militaires) dont il peut refuser le renouvellement. Il n’y a aucun contrôle par contre sur les opérations secret-défense spéciales et les opérations clandestines de la DGSE.

Le Tchad et la République Centrafricaine (RCA) représentent certainement aujourd’hui l’exemple le plus caricatural de l’ingérence militaire française dans certaines régions d’Afrique. Vous consacrez d’ailleurs une place importante dans votre livre à ces deux terrains d’intervention. 

En 2006, en RCA, la France a monté une opération du même type que Kolwezi (sauvetage du régime de Mobutu grâce à l’intervention des parachutistes français) : l’armée française a largué des parachutistes pour reconquérir Birao, dans l’ignorance totale de la population française mais aussi des parlementaires. Cette opération a sauvé le régime du président centrafricain Bozizé. Ce type d’opération reste aujourd’hui tout à fait possible. Plus récemment, lors de la dernière offensive sérieuse des rebelles sur la capitale tchadienne, il y a eu une intervention officielle de l’armée française sous prétexte de sécuriser ses ressortissants. Cette opération a permis de sécuriser l’aéroport d’où ont pu décoller les mercenaires d’Idriss Deby… D’après le journal La Croix, la “sécurisation” de l’aéroport de N’Djamena s’est accompagnée aussi d’une intervention militaire des forces spéciales françaises qui ont pris directement part aux combats contre les rebelles : une opération clandestine qui n’est toujours pas reconnue par les autorités françaises… 



Dans son dernier rapport sur la Centrafrique, Human Rights Watch est très critique par rapport aux dernières interventions de l’armée française en RCA. 

Dans le rapport qu’elle a publié en 2007, l’ONG a pointé un certain nombre de choses : elle a détaillé la politique de terre brûlée menée par l’armée centrafricaine à l’égard des populations du Nord, des populations accusées de soutenir les mouvements rebelles. Là aussi, on retrouve les techniques coloniales françaises : il s’agit de terroriser les populations afin de priver de leur soutien les mouvements rebelles. Les exactions les plus graves ont été commises dans le sillage direct des interventions militaires françaises. Après la reprise de Birao par l’armée française, cette ville a été ravagée par les forces centrafricaines. A l’époque, dans les journaux, les militaires français ont fait peser la responsabilité des destructions sur les rebelles. On sait depuis qu’il s’agissait d’une tentative de dissimulation qui relève de la complicité de crime de guerre. Il y a également dans le rapport de HRW des photos qui interrogent : on voit des officiers français à proximité directe de l’OCRB (Office Central de Répression du Banditisme), une sorte de milice qui se livre à des exécutions sommaires. 

Vu la nature de ses interventions en Afrique, la France est-elle vraiment en mesure de commémorer le cinquantenaire des “indépendances” africaines ? On sent qu’il y a un gros malaise au niveau de la commémoration de ce cinquantenaire. Ce malaise n’est pas étranger au fait que toutes les interventions orales de Nicolas Sarkozy [ et François Hollande] sur la question de l’Afrique affirment une volonté de rupture avec les pratiques de ses prédécesseurs. Mais en dehors des discours, de rupture on n’en voit pas : c’est toujours le règne des pressions diverses, des émissaires occultes, des accords secrets, des opérations clandestines. On va avoir en guise de célébration des choses assez caricaturales : un défilé du 14 juillet où, sous couvert de rendre hommage aux tirailleurs africains, on va inviter des armées comme celles du Cameroun ou du Congo connues pour leurs exactions envers les populations. La véritable décolonisation et la célébration de cette décolonisation restent à faire… 

France - La raison de l'urgence de la rencontre ente Poutine et Hollande


Selon plusieurs sources concordantes, diffusées sur les Réseaux sociaux, la véritable raison de l'escale de François Hollande à l'Aéroport International de Moscou du samedi 6 décembre 2014 serait l'arrestation à l'Aéroport International de Kano (Nigeria), dans la nuit du vendredi 5 ou samedi 6 décembre , de plusieurs militaires français de l'opération Barkhane.
Ces militaires français dont la base logistique est située à Ndjamena au Tchad, sont en réalité l'équipage d'un avion-cargo AVEC UNE FAUSSE IMMATRICULATION RUSSE, transportant une quantité importante d'armes et de munitions. Cet appareil qui avait pour destination finale Ndjamena (QG de l'Opération Barkhane) a été contraint pour des raisons techniques à atterrir à l'Aéroport International d'Aminu à Kano dans le nord du Nigeria. Dès son atterrissage, les autorités Nigérianes ont découvert un important arsenal à bord de l'avion sans qu'il n'existe de documents justificatifs.

L'AMBASSADE DE LA FÉDÉRATION DE RUSSIE AU NIGERIA A IMMÉDIATEMENT DÉCLARÉ FAUSSE L'IMMATRICULATION DE L'AVION-CARGO EN PRÉCISANT QUE LE GOUVERNEMENT RUSSE N'ÉTAIT PAS CONCERNÉ PAR CETTE AFFAIRE DE CARGAISON D'ARMES TROUVÉE DANS L'APPAREIL.
Il est de notoriété publique que les autorités Nigérianes accusent depuis plusieurs semaines le Tchad - d'où sont redéployées les forces française dans le cadre de l'opération Barkhane - de servir de base arrière aux éléments de Boko-Haram qui mènent des attaques meurtrières contre plusieurs localités du Nord Est du Nigeria.
LA PRESSE NIGÉRIANE, TOUT COMME CELLE DU CAMEROUN, ACCUSE DE PLUS EN PLUS LA FRANCE ET LES USA DE SE CACHER DERRIÈRE BOKO-HARAM POUR ACCOMPLIR UN NOIR DESSEIN : CELUI DE LA PARTITION DU NIGÉRIA ET DU CAMEROUN
Tout indique donc que l'escale Moscovite de François Hollande visait à " régler de manière diplomatique " les conséquences d'une OPÉRATION " BARBOUZE " ayant foiré. L'opération a foiré, car c'est le pilote du " faux avion russe " lui-même qui a demandé l'autorisation aux autorités aéroportuaires Nigérianes d'atterrir, à cause de problèmes mécaniques.
La rencontre de toute urgence de Vladimir Poutine avec François Hollande, et à la demande du dernier cité, pour parler de l' Ukraine dans l'enceinte de l'Aéroport International de Moscou est tout à fait ridicule. C'est parce que la France s'est fait prendre la " main dans le sac " (probablement à la demande de Washington) que François Hollande s'est senti obligé de rencontrer le Président Poutine. Il faudra suivre avec attention, la manière dont Moscou et Abuja vont réagir face à cette attaque contre leur nouvelle alliance militaire. A l'heure actuelle, l'équipage Français est toujours détenu à l'Aéroport International de Kano.

France - Comment Sarkozy arme Boko Haram



Deux armes sur cinq saisies sur les combattants de Boko Haram sont de fabrication française. En lançant cette petite bombe, le ministre de la communication tchadien s'est attiré un faible démenti de l'ambassadeur de France au Cameroun. Il réplique qu'une grande partie de l'armement de la secte islamiste a été prélevée à l’armée nigériane, l'autre provenant "de trafics illégaux dans la région" sans toutefois nier l'étiquetage made in France.
Tous les experts militaires de bonne foi admettent aujourd'hui que la France, quatrième exportateur d'armes dans le monde, un rang qu'elle maintient alors qu'elle a chuté à la sixième place des puissances économiques, s'est montrée bien imprudente en parachutant à l'aveugle dans le désert libyen, en juin 2011, des dizaines de tonnes d'armes à destination des rebelles combattants Kadhafi. Nicolas Sarkozy, qui est un homme impatient, était alors pressé d'en finir avec son nouvel ennemi, le Guide Libyen.
Une pluie d'armes tricolores
Jusqu'à ces largages, les conteneurs d'armement étaient livrés par le Qatar (tiens, le revoilà) et les Émirats Arabes Unis (où l'ancien président exerce ses talents de conférencier) par avion à Benghazi, puis par bateau jusqu'à Misrata, ville tenue par les insurgés. Les parachutages français furent effectués dans le djebel Nefoussa, non loin de la frontière tunisienne. On largua en masse des lance-roquettes, des fusils d'assaut, des mitrailleuses et surtout des missiles antichars Milan. En utilisant un système très sophistiqué, avec un petit parachute qui s'ouvrait à 200 mètres du sol, se vantaient alors les militaires français.

Dans cette région réputée pour être un fief islamiste, ces colis tombés du ciel furent accueillis comme une bénédiction, notamment par Mounir el-Haidara, l'un des émirs les plus célèbres du djihadisme tunisien. Grâce au téléphone arabe, une grande partie des armes furent détournées de leur véritable destination et recyclées, comme le dit si bien l'ambassadeur de France au Cameroun, dans le "trafic illégal", à destination d'Aqmi, Boko Haram et consorts. Voilà comment l'armée française au Mali et l'armée tchadienne au Cameroun se sont retrouvées face à des mitrailleuses tricolores.
Le tragique aveuglement des gouvernants français ne s'arrête pas là. Il faut en effet rappeler que le colonel Muammar Kadhafi fut toujours un excellent client (hors les périodes d'embargo) des industries françaises d'armement. Quelques mois après son arrivée au pouvoir en 1969, il avait fait un gros chèque pour acquérir 82 Mirage à Dassault. Dans les années 80, de luxuriants contrats aboutirent à la livraison de missiles sol-air Crotale II et de vedettes lance-missiles. Kadhafi redevenu fréquentable en 2004, les commandes reprirent de plus belle.
Grâce à Nicolas Sarkozy, alors ministre de l'Intérieur, qui débarqua à Tripoli en novembre 2005 en se parant de l'auréole de futur présidentiable. Il était venu "pour nous vendre des armes et du matériel de surveillance", a affirmé le cousin du Guide, Ahmed Kadhaf al-Dam, dans une interview publiée par l'Express en septembre 2014. "Quand il est reparti à l'aéroport, j'ai rejoint Muammar. Nous sommes sortis nous promener dans le jardin et il m'a parlé de Nicolas Sarkozy, raconte toujours le cousin. Il était enchanté du dialogue avec votre futur président. Il admirait son enthousiasme, son ambition. La Libye, à l'époque, se battait depuis longtemps pour construire une nouvelle entité politique : les "États-Unis d'Afrique". Muammar m'expliquait que nous ne pourrions jamais construire une puissance africaine autonome si nous n'instaurions pas d'excellentes relations avec la France. Il me disait ceci : "Nous devons aider Sarkozy à devenir président. Il nous faut un ami à l'Élysée." La lune de miel, ponctuée par le débarquement de Kadhafi et de sa tente de bédouin à Paris, va durer quelques années. Michèle Alliot-Marie ministre de la Défense, met les bouchées doubles et propose quantités d'armes au colonel. On réussit notamment à lui fourguer des missiles antichars Milan pour 168 millions d'euros et un réseau de communication sécurisé Tetra pour sa police à 128 millions d'euros. Mais, il ne veut pas acheter le Rafale, volontairement sous-équipé en armement, et on lui refuse des équipements de vision nocturne de dernière génération qu'il voulait acquérir pour, disait-il, lutter contre l'immigration clandestine.
Pas de levée d'embargo sur les armes
Au moment de sa chute, plus de deux milliards d'euros de contrats étaient en discussion, portant sur la vente d'hélicoptères, d'un système de radars de surveillance aérienne, de chars de combat T-72, de vedettes....  La plupart de ces armes ont été détruites par les bombardements franco-anglais de 2011, mais aucune troupe au sol ayant été déployée, on est loin d'avoir la certitude que quelques unes de ces armes, notamment les missiles Milan, ne soient pas tombés entre des mains islamistes.
Aujourd'hui, la Libye est plongée dans un effroyable chaos, avec d'un côté  le gouvernement du Premier ministre Abdallah al Thinni, seul reconnu par la communauté internationale, et de l'autre un invraisemblable fatras de milices claniques de diverses obédiences, et des groupes liés à l'État Islamique qui étend son emprise sur le  pays. Ce gouvernement réclame à l'ONU la levée de l'embargo sur les armes, et la livraison de 150 chars, d'une vingtaine d'avions de chasse, de sept hélicoptères d'attaque, de dizaines de milliers de fusils d'assaut et de lance-roquettes et de millions de munitions en provenance d'Ukraine, de Serbie et de République tchèque.
Le 9 mars, le Conseil de sécurité des Nations Unies, à l'initiative de la France, de la Grande-Bretagne et des États-Unis, a mis en suspens sa réponse à cette demande formulée pour lutter contre le groupe État islamique. Il n'est pas exclu, que ces grandes puissances, instruites par l'expérience syrienne où les armes promises aux rebelles dits modérés sont tombées aux mains des djihadistes de l'EI, y réfléchissent désormais à deux fois avant de livrer des armes dans un pays qui compte au moins un million d'armes légères sans compter d'autres joyeusetés comme des missiles sol-air ou des entrepôts d'armes chimiques. Et cela, aux frontières immédiates de l'Europe. On espère que Nicolas Sarkozy, qui piaffe d'impatience de revenir aux affaires, saura proposer des solutions pour sortir de ce bourbier libyen.
Par Philippe Duval

France - L'intelligence raciste de Gilbert Collard

Invité d'une émission télévisée, le député français Gilbert Collard a tenu un discours racialiste tout en assimilant l'Afrique à un pays.
En ce mois de septembre, les « Gilbert » sont au cœur de l’actualité, dans la rubrique « tout et n’importe quoi ». Alors que les Burkinabès se moquent des « diendérades » de leur putschiste de Gilbert Diendéré, les téléspectateurs français ont entendu avec un certain émoi, lundi matin, les propos azimutés de Gilbert Collard sur l’Afrique.
Invité de l’émission télévisée <<Les 4 vérités sur France 2>>  mal nommée pour l’occasion, le député du Rassemblement bleu Marine (proche du FN) a volé au secours, argument à l’appui, de Nadine Morano, l’ex-ministre de Nicolas Sarkozy, qui avait déclaré sur la même chaîne quelques jours auparavant : « Nous sommes un pays judéo-chrétien, le Général de Gaulle le disait, de race blanche. J’ai envie que la France reste la France et je n’ai pas envie que la France devienne musulmane.»
L’occasion donc pour Gilbert Collard de poursuivre l’installation d’un discours raciste dans le paysage médiatique français tout en exposant au grand jour ses connaissances géographiques : « Écoutez, historiquement, la France c’est pas un pays de race noire, pas plus que l’Afrique, historiquement, n’est un pays de race blanche ! ». Non, nous ne rêvons pas : pour l’avocat et géographe à ses heures perdues, Gilbert Collard, l’Afrique est bel et bien un pays, et non un continent. Glissement sémantique involontaire ? Peut-être, mais celui-ci n’est que rarement le fait de ceux qui ne conçoivent pas le continent de manière manichéenne, comme une terre de souffrance et de famine, que les occupants, indistinctement, chercheraient à fuir par tous les moyens, pour « envahir » l’Europe.